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Editorial de François
Les années passent et cela fait déjà sept ans que j’ai le plaisir de présider notre association BCBG.
Ayant eu l’honneur de succéder aux présidences de Pierre et Philippe, membres fondateurs du club, je suis resté fidèle à leur état d’esprit, à leur philosophie prônant le « mieux boire », en bonne compagnie bien sûr et en toute simplicité, pour déguster de bons vins simples ou sophistiqués, en privilégiant toujours la qualité à la quantité.
Durant ces dernières années, j’ai pu organiser quelques dégustations pour les différents groupes du BCBG, mais également, dans d’autres circonstances, avec des amis et collègues de l’Université.
Que j’aime ces moments de complicité où l’on partage tant de plaisirs sensoriels, en communion et en toute intelligence, où l’on découvre ensemble un vin qui a une histoire, qui nous dévoile, parfois avec pudeur, toute son âme.
Pour Baudelaire qui aimait le vin et en parlait si bien : « si le vin disparaissait de la production humaine, je crois qu’il se ferait dans la santé et l’intelligence de notre planète un vide, une absence plus affreuse que tous les excès dont on le rend coupable ».
Une dégustation intelligente de vin, plus qualitative que quantitative, tend à réveiller nos fonctions les plus nobles ; comme disait Rabelais qui n’était assoiffé que de connaissances et qui ne s’abreuvait qu’à la « dive bouteille » que pour « en abstraire la substantifique moelle » et enrichir son savoir déjà immense pour l’époque.
Claudel n’a-t-il pas dit que « le vin est un professeur de goût et en nous formant à la pratique de l’attention intérieure, il est le libérateur de l’esprit et l’illumination de l’intelligence ».
Ces dernières années, bien aidés, voire obligés par nos gouvernants et les forces répressives, les consommateurs et vignerons, en cultivant comme il se doit la vigne et en améliorant la qualité des vins, ont reconnu le bien fondé de certaines valeurs importantes, oubliées précédemment au profit de la quantité, à savoir le temps, la patience, le goût et le jugement.
Le Goût et la recherche de bons produits, voire Bio, sont à la mode, et tant mieux.
Dans le respect de ces impératifs précités, « la grande majorité de vignerons cherche aujourd’hui à obtenir un cru honnête, possédant une âme qui se délivre de sa gangue matérielle lors de la dégustation » dixit le docteur Maury (Soignez-vous par le vin).
Une fois le vin tiré, il faut savoir le boire !
Pour nous autres, membres du BCBG, c’est un art de vivre qui se renouvelle à chaque occasion ; apprendre à reconnaître et à goûter un cru, en apprécier les qualités et la personnalité appartient à une culture d’ensemble que nous mettons en œuvre régulièrement.
Mais, n’oublions pas que la dégustation du vin, qui implique la modération, demande en plus le respect d’une certaine ambiance pour en apprécier la valeur ; bu avec recueillement et un partage d’émotions raisonné, le divin nectar revêt une signification différente de celle que l’on retire dans l’atmosphère bruyante d’un repas trop arrosé.
Comme l’a dit André Maurois « ne troublez pas le vin, vous abîmeriez son âme ».
C’est pourquoi, continuons à déguster, comme il se doit, dans notre philosophie et en toute humilité, et n’hésitez pas à vous inscrire aux dégustations « Prestiges » qui répondent à tous ces critères.
Le vin n’est pas un simple breuvage, au-delà du liquide qui descend dans le gosier, on en absorbe en plus l’esprit.
Esprit, es-tu là ?
Il le sera certainement durant cette « BONNE ET HEUREUSE ANNEE 2018 » que je souhaite à tous les BCBGistes et à leurs familles.
François
