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ÉCHO des pressoirs

 

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L'écho des pressoirs n°241 Novembre 2017

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Son édito est publié ci-dessous, et téléchargeable ici en pédéheffe.

Editorial de Vincent : La Grande Extinction a commencé :- (

 

Cet été, avec mon petit fils Pierre, huit ans, nous sommes partis à la chasse. À la chasse aux sauterelles !
Mais dans le pré voisin, nous avons eu beaucoup de mal à en attraper : seules quelques bestioles étaient visibles, très espacées les unes des autres. Je me suis alors souvenu qu'au début des années 60, quand mon père nous ramenait tardivement d'un dimanche à la campagne, des nuées d'insectes dansaient dans la lumière des phares, avant de s'écrabouiller sur le pare-brise. Le PLOC ! des hannetons était particulièrement sonore. Si le trajet dépassait les 50km., il fallait s'arrêter et jouer de la raclette et de l'éponge.

Quelques articles récents nous confirment ce sentiment de disparition.

Un article de la revue PLoS One, repris par Le Monde du 18 octobre, indique qu'en moins de 30 ans, la population d'insectes volants en Europe a diminué d'environ 80% : là où il y avait dix sauterelles, il en subsiste deux. Le facteur majeur permettant d'expliquer un effondrement aussi rapide, selon les auteurs, est l'intensification des pratiques agricoles (recours accru aux pesticides, aux engrais de synthèse, etc.). En particulier l'usage des néonics, insecticides utilisés en enrobant les semences, que les coopératives agricoles fournissent aux agriculteurs, liés par des contrats d'exclusivité. En France 6.000.000 d'hectares sont ainsi traités (blés, maïs, colza..) sur 28 millions d'Ha de terres arables. Il est bien connu que les viticulteurs sont les plus grands utilisateurs de pesticides... ce qui me permet de justifier cet édito pour le BCBG.

Passons à l'atmosphère : dans son rapport 2017 sur la qualité de l'air publié le 11 octobre, l'Agence européenne pour l'environnement estime que la pollution de l'air était à l'origine de plus de 500 000 décès prématurés (avant 65 ans) en Europe par an. Une étude publiée dans la revue médicale The Lancet porte ce décompte macabre à 6,5 millions à l'échelle de la planète pour la seule année 2015 et à un total estimé à 9 millions en ajoutant les morts liées à la pollution de l'eau, des sols et en milieu professionnel. Cela représente un décès sur six dans le monde (16 %), soit « trois fois plus que les morts combinées du sida, de la tuberculose et du paludisme ».

Pire, les auteurs estiment que ce bilan est sous-estimé en raison de nombreux polluants chimiques qui restent à identifier. Depuis 1950, ce sont 140.000 nouveaux produits chimiques qui ont été synthétisés. Parmi les 5.000 les plus utilisés, seuls un quart d'entre eux (1.250) ont fait l'objet d'une étude de toxicité avant d'être mis sur le marché. Encore faut-il ajouter que ces études sont faites produit par produit, one by one. Dans la nature, où il y a du vent qui souffle et de l'eau qui s'écoule, tous ces produits se mélangent, many to many, et étudier la toxicité de ces cocktails n'est quasiment jamais fait : deux à deux cela demanderait 1.561.250 études (1250x1.249) et trois à trois près de deux milliards d'analyses !! C'est donc bien la nature qui sert de banc d'essai. Et quand on s'aperçoit d'un problème, c'est souvent trop tard : demandez aux mâles antillais ce qu'ils pensent du chlordécone ; 25 ans après son interdiction, beaucoup sont frappés de cancer de la prostate.

Enfin, le Pire du Pire (article du Monde sur les Monsanto papers, à lire absolument), souvent ces études sont biaisées : l'Agence de protection de l'environnement (EPA) américaine et chez nous l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) et l'Agence européenne des produits chimiques (ECHA) concluent depuis des années que le glyphosate n'est pas cancérogène. Les "Monsanto papers" ont démontré que les conclusions de ces agences étaient basées sur des données tenues secrètes, communiquées... par la firme Monsanto elle-même ! Une étude vraiment indépendante d'un organisme de l'ONU a conclu que cette substance est génotoxique et cancérogène. Saviez vous que sur douze dégustateurs présents lors de la dernière Prestige, six d'entre nous ont du glyphosate dans leurs urines, selon les statistiques ?

Et alors que faire ?

D'abord applaudir les lanceurs d'alerte qui se battent contre ces super lobbys organisés à l'échelle mondiale.

Ensuite, signer les pétitions demandant à la commission européenne d'interdire ces substances (liens ci-dessous). Et surtout, à notre échelle, on peut tous agir en mangeant et en buvant du bio, du Bio, du BIO, UNIQUEMENT DU BIO.... Et ne me dites pas que c'est plus cher ! Le bio est en effet très cher au rayon bio des grandes surfaces, mais dans les rayons d'une COOPérative BIO bien connue des brestois, ce n'est pas beaucoup plus cher, et même parfois moins cher. Et puis on peut diminuer le budget familial sur d'autres postes : par exemple mes petits enfants ont des garde-robes bien fournies d'articles variés, à la mode, et renouvelés fréquemment. Sans pour autant revenir aux slips de bain tricotés et aux culottes courtes avec fond cousu que je portais, à l'époque où il y avait des sauterelles et des hannetons, on peut simplifier et économiser sur ce poste.

Article PLos One : ici
Etude du Lancet : ici
Monsanto papers : ici
Peut-on manger des légumes de son jardin aux Antilles : ici
Pétition contre Monsanto : ici
Pétition contre la fusion Monsanto-Bayer : ici
Pétition pour interdire le glyphosate en Europe : ici ou ici celle de GreenPeace

œnologiquement (à la) vôtre... avec un verre de vin bio.
Tiens, un Corse du Comte Abatucci par exemple: tchin!

Vincent

 

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