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ÉCHO des pressoirs

 

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L'écho des pressoirs n°232 avril mai juin juillet août septembre 2016

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Editorial de Jean-Louis: retour sur la dégustation cépages lors de la dernière rencontre intergroupe

Plus que le thème d’étude, le joyeux prétexte à cette rencontre très ludique était la tentative de traquer à l’état pur « l’effet cépage » dans la perception d’un vin.

Furent donc présentés à la sagacité légendaire des papilles de nos fins dégustateurs 8 blancs puis 8 rouges, tous mono cépages, fermentés et élevés en cuve, ce qui logiquement donne la priorité aux parfums primaires variétaux du cépage concerné. Il s’agissait de vins simples et francs mais bien faits, offrant un bon rapport qualité prix puisqu’ils tournaient tous autour de 9 euros. L’intérêt de cette dégustation résidait donc principalement dans le fait que, provenant de la même région (le Languedoc), dans la même gamme de prix, dans le même millésime, et produits selon le même mode de vinification par la même maison, on pouvait très logiquement s’attendre à ce que, aussi soigneusement isolée des autres paramètres, la spécificité du cépage nous saute encore plus distinctement au palais.

GRAND FUT POURTANT NOTRE DÉSARROI EN CONSTATANT QUE NOUS AVIONS TOUT DE MÊME BIEN DU MAL A METTRE UN NOM DE CÉPAGE SUR UN GOÛT !

Las ! Tous ces vins étaient certes fort agréables, chacun dans leur genre, mais comment leur affecter un nom de cépage bien connu puisque, mis à part le muscat et le viognier dont les terpènes si reconnaissables n’ont trompé personne, le sauvignon ne sauvignonnait pas aussi sauvagement qu’un Sancerre, le chardonnay n’avait ni le beurré des Meursault ni la fraîcheur des Chablis, la syrah n’évoquait pas aussi franchement la violette que les Côtes Rôties, le cabernet sauvignon ne rappelait ni le poivron vert des Bordeaux pré pubères ni la charpente imposante des Pauillac, et j’en passe.

De là à dire que, finalement, ils n’étaient pas si marqués que ça par le cépage, voire qu’ils se ressemblaient parfois un peu trop…

Mais au fond, cela n’est-il pas logique et devons-nous nous en étonner ?

Les Prestiges organisées autour d’un cépage illustrent déjà magnifiquement, si nous en doutions encore, l’impact déterminant du terroir sur le vin. Pour prendre l’exemple du pinot (à tout seigneur tout honneur!), point n’est besoin d’être œnologue ou sommelier pour constater combien ce cépage donne des résultats différents selon qu’il est produit en Bourgogne, en Alsace, en Loire ou dans le Jura.

Inversement, chez certains bons producteurs que nous aimons bien et qui produisent divers crus de qualité comparable mais chacun dominé par un cépage différent, nous notons malgré tout un certain air de famille, une sorte de signature commune à toute la gamme. Un peu comme si l’effet cépage tendait à s’effacer derrière l’effet terroir, surtout magnifié par l’effet vigneron.

D’ailleurs, dans nos dégustations à l’aveugle, combien de fois commençons-nous par reconnaître (ou par croire reconnaître…) une région, à partir de laquelle ENSUITE seulement nous déduisons (ou croyons déduire…) un cépage, plutôt que l’inverse ?

Bref, tout ça pour dire que nous n’avons peut-être pas à rougir de notre désarroi ni, encore moins, à redouter notre prochaine rencontre intergroupes : et si, par le biais de cette joviale dégustation, nous avions tout simplement reçu confirmation de la prévalence du facteur terroir sur le facteur cépage ?

Si c’est le cas : nous voilà rassurés!

 

Jean-Louis

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