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ÉCHO des pressoirs

 

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L'écho des pressoirs n°217 Mai 2014

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Editorial de Vincent : Un polar dans les vignes

Il y a longtemps que je n'avais pas avalé un bouquin de 280 pages en moins de 24 heures !

Écrit par Peter May, écrivain écossais installé depuis dix ans dans le Lot, son roman « Terreur dans les vignes » se passe dans l'AOC Gaillac. Il met en scène un dégustateur américain non conformiste, asphyxié, puis confit dans une cuve de vin, et exposé un an plus tard à la vue des jolies vendangeuses, dans un costume grotesque de confrérie bachique.

L'enquêteur — écossais lui aussi, parcourt les domaines et les châteaux, et rencontre de grands hobereaux, des artisans du vin pas toujours très honnêtes, des distributeurs avisés, de fins restaurateurs, un flic désabusé et dépressif... et même un œnologue conseil californien, capable de vous disséquer un vin par chromatographie en phase gazeuse, et de le croiser avec l'analyse d'un échantillon de terre, importé clandestinement depuis Gaillac jusqu'à la Napa Valley.

Ce roman nous amène à réfléchir à bien des choses sur la viticulture et la vinification, entre tradition et modernité :

  • le lien au terroir, et la question des appellations. Les cahiers des charges des AOC ne sont-ils pas trop contraignants, bridant ainsi la créativité des vinificateurs les plus inventifs ? On connaît des cas (Trévallon par ex.) où il aura fallu se rabattre sur l'appellation vin de table, ou vin de France ; d'autres cas où la marque ou le nom se suffisent à eux-mêmes, comme pour le Champagne ou l'Yquem par exemple: inutile de revendiquer l'AOC.

  • l'usage de la technologie : l'un des vignerons rencontrés va produire un vin râpeux, un peu vert, de longue garde, mais l'autre, à partir des mêmes raisins cultivés dans l'arpent voisin, va sortir un vin parfumé, séducteur, avec pas mal de sucres résiduels. Lequel des deux a compris le marché ?

  • l'état du marché, justement, avec ses grands bordeaux réservés aujourd'hui aux grands seigneurs de la phynance, du commerce et de l'industrie mondialisés, qui font une bonne part du commerce extérieur de la France, et ses petit gaillacs accessibles, ignorés des consultants internationaux, et qu'il faut se dépêcher de découvrir.

Au long du bouquin, Peter May va nous y aider : il cite nommément les vins qu'il apprécie, et il donne vraiment envie de les goûter. Une bonne façon pour lui de faire remplir sa cave par les vignerons reconnaissants ! Mais aussi la nôtre éventuellement !

Peter May a également écrit trois très bons romans se passant dans les Hébrides extérieures (île de Harris et Lewis), que je vous recommande aussi.

Bonnes lectures estivales !

Vincent

nouveau: traduction automatique en 50 langues!!

 

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