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ÉCHO des pressoirs

 

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L'écho des pressoirs n°191 JUIN 2011

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Editorial : Carménère, Torrontés et Malbec : trois cépages phares d’Amérique du Sud

           L’Amérique du Sud ignore les contraintes qu’imposent les AOC françaises : la seule sanction du vigneron est celle du résultat final. Et ce résultat final, caractérisé avant tout par un rapport qualité prix avantageux, a déjà commencé à arriver sur nos tables.

Les zones tempérées étant les plus propices à la culture qualitative de la vigne, c’est très logiquement au Chili et en Argentine que l’on trouve la plus grande quantité de grands crus.

Dans les autres pays plus près de l’équateur, on trouve également quelques vignobles, mais le viticulteur doit alors chercher un climat plus propice à la vigne, à des altitudes parfois supérieures à 2000 m.

A côté de cépages plus locaux tels que le cereza, le bonarda ou le pedro ximenés,  on retrouve sans surprise les grands cépages traditionnels jouissant d’une bonne adaptabilité tels que le cabernet sauvignon, le merlot, la syrah, ou le chardonnay. Certaines bodegas en tirent d’ailleurs des crus excellents, dans lesquels ces cépages « chantent » d’une manière sensiblement différente de celle à laquelle ils nous ont accoutumés en France. A l’inverse, d’autres cépages donnent des résultats moins convaincants : c’est le cas par exemple du pinot noir, qui ne trouve pas là-bas la douceur d’un climat assez tempéré pour modérer quelque peu sa maturation naturellement rapide.

Sous ces latitudes toutefois, trois cépages forment avec leur terroir et leur climat une quasi « AOC de facto », à savoir le carménère chilien de la vallée du Maipo, le torrontés de Cafayate au nord de l’Argentine, et le malbec de Mendoza au centre de l’Argentine.

- Les Chiliens ont cultivé pendant longtemps du carménère sans le savoir, car ils le prenaient pour du merlot! Comme le carménère est originellement un cépage bordelais, c’est un oenologue français de passage au Chili qui incidemment les a détrompés. Depuis, ils ont su exploiter sa parfaite adéquation au terroir chilien, jusqu’à tendre aujourd’hui à en faire l’emblème national de leur viticulture. Le carménère chilien se reconnaît très facilement à ses arômes intenses de cerise et de mûre, il est facile car il est peu acide et peut se boire jeune en raison de la douceur de ses tannins. Le Casillero del Diablo que l’on trouve par exemple chez Leclerc pour moins de 8 euros en est un bon exemple.

- Le torrontés argentin est un cépage blanc dont les arômes explosent littéralement en bouche. Il est issu d’un croisement de la criolla chica avec le muscat d’Alexandrie, et il est vinifié  principalement en vin blanc sec. Il faut le consommer jeune pour profiter pleinement de ses arômes primaires d’ananas, de pêche blanche et de rose. Il réclame un plus fort ensoleillement que les autres cépages blancs ainsi qu’une chaude arrière saison, d’où sa parfaite adaptation au nord de l’Argentine. Mais il est encore très peu commercialisé en Europe.

- Originaire de France, où il peine toutefois à trouver le très fort et très long ensoleillement dont il a besoin pour parvenir à sa pleine maturité phénolique, le malbec est devenu le cépage emblématique de l’Argentine en général, et de la province de Mendoza en particulier. En raison de la barrière des Andes culminant ici à près de 7000 m et qui arrête les pluies du Pacifique, il y trouve en effet le climat sec et continental très fortement contrasté propice à son équilibre maturité/acidité. Il se prête particulièrement bien aux vinifications en monocépage car il possède à la fois un fruit intense très caractéristique de baies rouges et d’épices (exemple : La Consulta de la Finca La Celia, que l’on trouve également chez Leclerc pour 6,60 € et que l’on peut boire jeune pour son fruit) mais aussi une belle structure tannique soyeuse qui lui donne un potentiel de vieillissement digne des grands Bordeaux (ex : le Felipe Rutini, de la bodega La Rural, qui atteint les prix des grands Pauillac).

Bref, on peut aussi boire les vins d’Amérique du Sud sans devoir renoncer à la conception française qui veut qu’un grand vin soit une rencontre providentielle entre un sol, un climat et un cépage : avec ces trois cépages d’Amérique Latine, les conditions sont remplies pour produire de grands crus. Le reste dépend de la volonté et de la capacité du producteur à tirer parti de ces atouts. Quant à la façon de se faire soi-même une idée, bien des BCBGistes vous diront que rien ne vaut la bonne vieille méthode de la dégustation…

 

JEAN-LOUIS

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