Editorial :
Questions
Certains d’entre vous ont peut-être vu à la télévision
un reportage sur le champagne. Je vous livre ici quelques réflexions que m’a inspirées ce
documentaire.
Les ventes de champagne explosent. Les amateurs à travers le monde sont de plus
en plus nombreux. Au Japon par exemple, ce sont les jeunes femmes qui en sont très friandes et il n’est
pas rare de trouver chez les cavistes de ce pays plusieurs dizaines de marques référencées.
L’image
de fête et de plaisir associée au champagne contribue sans doute à ce succès
et les nouveaux marchés contractés dopent la demande.
Le goût a évolué. Au
début du vingtième siècle, les amateurs aimaient les vins plus sucrés. Le champagne
en faisait partie. Il semblerait qu’aujourd’hui la tendance soit inversée et l’on recherche
des vins de champagne peu sucrés, ayant plus de fraîcheur et de fruit qu’autrefois. La qualité du
champagne n’a cessé de progresser à tel point qu’aujourd’hui les spécialistes
pensent que le sommet est atteint et qu’on ne pourra faire mieux.
Alors me direz-vous, tant mieux si la
demande de champagne augmente. La France en ayant le monopole, ce ne peut être qu’une bonne nouvelle
pour nos vignerons et le pays en général. Seulement voilà: il semblerait que l’offre
soit insuffisante pour répondre à la demande.
Or, depuis 1927, une loi de réglementation
limite de façon drastique les surfaces viticoles officielles et les parcelles de vignes consacrées
au champagne ne peuvent plus s’étendre.
Alors l’INAO en charge des AOC tente d’en modifier
les règles afin d’exploiter en vignes des terres jusqu’à présent cultivées
en céréales. Pourquoi des terroirs non retenus en 1927 conviendraient-ils maintenant à la
production de champagne? La qualité sera-t-elle au rendez-vous ?
Si ces modifications se font, les premières
bouteilles apparaîtront sur le marché dans une dizaine d’années. La demande de champagne
sera-t-elle toujours aussi forte?
Actuellement les surfaces agricoles ne cessent de diminuer à travers
le monde et nourrir tous les êtres vivants et à venir deviendra de plus en plus difficile. Dans
ce contexte est-il vraiment judicieux de réduire un peu plus nos terres céréalières?
Il
est vrai qu’aujourd’hui un hectare de terre à blé se négocie à dix
mille euros alors qu’un hectare planté en champagne peut atteindre…cent cinquante mille
euros ! De quoi tourner la tête à nos agriculteurs !
Alors nous faudra-t-il un jour choisir entre
boire ou ...manger ?
Françoise
Commentaire du webmestre : Beaucoup plus que 150.000 !!! dans les meilleurs
villages de Champagne (vignobles classés 100%),
un ha peut coter jusque 1.000.000,00 €.
Même si leur petit arpent n'atteindra pas de tels sommets, les propriétaires
de terre à betterave
qui vont se transformer en vignerons jubilent !