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ÉCHO des pressoirs

 

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L'écho des pressoirs n°263 mai-juin 2020

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Editorial : A Bordeaux, la semaine des primeurs s’adapte au Covid-19

 

Les vins de Bordeaux traversent une décennie éprouvante : le gel hivernal, la taxe de 25% sur les exportations aux USA, le Brexit, la concurrence des crus Australiens ou Chiliens. Dernière difficulté de taille, la crise du Coronavirus affectant la demande de vins grand cru. Le millésime 2019 est jugé de grande qualité par les spécialistes mais sa commercialisation s’annonce compliquée.

La semaine des primeurs qui se tient traditionnellement fin mars ou début avril dans la région bordelaise, a été reportée en juin sous un format adapté. Cet évènement unique au monde, rassemble habituellement 6000 professionnels dont une moitié d’étrangers.
Acheteurs, négociants et   journalistes vont de château en château pour déguster le vin primeur. C’est à cette occasion que les vins sont notés et leur prix fixé. « Aucun événement ne rassemble autant de monde pendant huit jours » explique Michel Bettane. Beaucoup de grands crus vendent la quasi-totalité de leur production pendant la semaine des primeurs. Et environ 70% des volumes sont exportés.
Les plus petits producteurs s’inquiètent des conséquences du Covid-19. Les journalistes spécialisés qui viennent « disséquer » nos vins en présence des producteurs sont majoritairement étrangers : américains, anglais, asiatiques. Cette année, ils ne peuvent pas venir en France. Alors, les grands crus vont leur faire livrer des échantillons et leur envoyer des fiches techniques et des vidéos sous format numérique.

L’association de producteurs va, par ailleurs, organiser, en juin à Paris et Bordeaux, des sessions de dégustation en petit comité : 5 à 8 acheteurs à la fois, accompagnés de deux serveurs, qui pourront goûter des vins pendant plusieurs heures. En l’absence des producteurs, les invités pourront visionner de courtes vidéos explicatives.

Puis, pendant la deuxième quinzaine de juin, une délégation de producteurs se rendra dans une quinzaine de métropoles, comme Londres, Singapour et Shanghai, afin de présenter les primeurs. En tout, l’UGCB, l’Union des Grands Crus de Bordeaux, estime pouvoir toucher les trois quarts de sa clientèle habituelle.
Une chose est certaine, la crise sanitaire et économique va peser sur les marges puisqu’elle déprime la demande. «  Le millésime 2019 ne se vendra peut-être pas intégralement cette année. Mais le Bordeaux est un vin de garde. Il trouvera bien des acheteurs dans les 3 ans qui viennent » temporise Michel Bettane. Reste que les châteaux dont le modèle économique repose sur les primeurs risquent d’affronter de sérieux problèmes de trésorerie.

Les circonstances inhabituelles liées au Covid-19 viennent, finalement, raviver un questionnement existentiel récurrent sur les primeurs. « Il est légitime de se poser des questions. Après tout, on vend un produit qui n’est livrable qu’un an et demi après. Dans le monde actuel où on commande un produit et on le reçoit à la maison deux jours plus tard, cela peut paraître anachronique ».

Mais les grands crus défendent avec vigueur ce modèle qui permet d’entretenir un lien privilégié avec les acheteurs et d’engranger les commandes très en amont. Une réussite commerciale incontestable qui compte bien survivre au coronavirus.

Il n’est donc pas dit que nous puissions bénéficier d’une baisse substantielle des prix dans le bordelais.

 

Armelle, d’après un article du Figaro du 22 mai 2020

 

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