Ce n'est pas une blague et ce n'est pas un vin de palme : le Clos des Baobabs s'implante ,à quelques dizaines de kilomètres ,au sud de Dakar .
L' objectif , à terme, est de mettre en culture 10 hectares de vignes.
Deux français ont acquis ces terres ,il y a quelques années et y ont planté, de manière expérimentale du Cabernet Sauvignon, du Cinsault ,du Grenache, du Syrah et du Sangiovese .
Le climat rend la viticulture particulièrement délicate. Tout d'abord, le manque d'eau rend l'irrigation indispensable. Un forage de 180 mètres de profondeur a été réalisé et un système d'irrigation au goutte à goutte a été mis en place.
La saison froide n'existe pas et ne permet pas le repos de la vigne. Celle-ci vit en continu, donnant deux récoltes par an, de ce fait, les ceps s'épuisent rapidement. Les températures élevées empêchent certains cépages de mûrir comme il le faudrait. Le Cabernet Sauvignon, en particulier souffre et n’a pas le temps de développer tout son potentiel.
La chaleur et l'humidité devraient, théoriquement apporté du mildiou mais ce champignon est inexistant au Sénégal. On pourrait presque dire que l'on est en viticulture biologiste mais un traitement chimique contre les termites ne peut être évité.
L'autre ennemi de la vigne, ce sont les singes. Dès que le raisin est mûr, c'est la razzia !.... Des filets sont utilisés pour couvrir les vignes et protéger les grappes.
Après deux ans de plantation, une petite vendange a eu lieu en Avril 2015. Il semblerait que ce soit la Grenache qui s'adapte le mieux au climat. Le rouge a une belle couleur profonde avec des nuances violines "on sent le pruneau mûr, la datte".
Des œnologues et sommeliers invités pour une dégustation à l'aveugle ont trouvé que le rosé produit au Senegal s’apparentait à un Côte de Provence ou à un Coteau d'Aix avec un nez d'agrumes.
Faire du vin au Sénégal est un défi à la nature et au poids des traditions. Cette expérience est à suivre avec attention.
