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ÉCHO des pressoirs

 

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L'écho des pressoirs n°176 septembre 2009

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Editorial : ÉROTIQUE DU VIN

Hier soir, de bons amis sont venus partager un bon repas accompagné, comme
il se doit, par quelques bouteilles sélectionnées. L’un d’eux a eu la bonne idée de
m’apporter un livre que je ne connaissais pas « Erotique du vin » de Jean-Luc
Hennig. Il s’agit d’un livre sur l’imaginaire du vin.

On y voit l’engrossement par la lumière de la pulpe humide du raisin, le curieux
trajet du vin dans le corps, la façon dont certains en usent avec la bouteille comme
avec une femme, s’attardant sur sa cuisse, son nombril ou son bouquet sui generis
avant de la trousser et lui casser le cou.

On y évoque enfin la nature libertine du vin, qui non seulement agite les esprits
animaux, mais transforme parfois le buveur, ou la buveuse, à son insu, lui faisant
changer de genre à défaut de sexe, ce qu’il découvre avec satisfaction.

Masculin ou féminin ?

Théodore de Banville nous dit joliment : « Au fond du vin se cache une âme ».
« Mais il ne faut pas s’y tromper : un vin qui a de l’âme est d’abord un vin qui a
de la consistance. Autrement dit, un juste équilibre d’alcool, de tanin et de moelleux.
C’est ce qu’on appelle un vin corsé ? Ah, ces vins qui ressemblent à de francs
rugbymen, charpentés, athlétiques, bien en chair (je parle des vins rouges, même
si un vin blanc joliment dessiné se laisse volontiers regarder), qui ont des épaules,
de la carrure, de la cuisse, du muscle, du jarret et des prolongements ! Mais ce
sont des beautés sur la terre ! Des fragments dans l’infini ! De la matière irradiante !

Cela dit, la charpente ne fait pas tout. Pas plus dans le rugbyman que dans le
vin. Belle braguette et rien dedans, disait-on au Grand Siècle. Il y faut la souplesse,
le suave, le fondant, enfin ce que vous voudrez qui donne à l’architecture générale
ce petit tour aimable, j’allais dire féminin, qui rend cette grande carcasse plus
douce, facile, consentante, sans rien de trop fourchu ou de trop rébarbatif, de trop
coupant ou de trop sec, bref de trop rasoir.

Oui, un vin doit être charnu comme une grillade à l’ail, croustillante à point en
surface et les moelles molles. Souple comme un coussin abyssin, fort en alcool
comme un bon vieux whiskey. Il doit vous emplir la bouche, parce qu’il a du volume
et tout ce qu’il faut pour ça.

Prenez garde : pas de tanin, le vin est maigre ; trop de tanin, il est fessu. C’est
une loi qui ne souffre aucune exception. De la fesse, il en faut, mais à proportion.
On évitera de la même façon les vins gringalets, décharnés, amaigris, desséchés,
voir désossés. Quoi de pire qu’un vin désossé, je vous le demande ?

Bref, un vin doit avoir de la chair et de la soie, mais surtout du nerf. Un vin qui
a du nerf impressionne vivement le palais, car il est à la fois bien pourvu en alcool
et en acidité. Voilà un vin qui a du caractère, du tempérament, un vin qui est une
merveille de virilité aimable et musclée, comme le disent avec beaucoup de sentiment
MM. Gault et Millau d’un médoc, vin mâle et vif, très direct et de bonne
finale. »


François pour citer Érotique du Vin de Jean-Luc HENNIG

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