Editorial : Est-ce la fin de la déforestation ?
Est-ce la fin de la déforestation ?
Non rassurez-vous, votre Bourguignon ne verse
pas dans le développement durable tout azimut, d’autres
font cela bien mieux que moi !
Oui je voudrais partager avec vous une évolution qui me fait grandement
plaisir : le retour du « fruit » dans
les vins.
Loué ou détesté, le goût du « boisé » a
proliféré,
parfois jusqu’à l’excès, dans la vinification, d’où ces commentaires
: décoction de chêne, soupe de bois, cela sent la planche etc. Dans les années 90, le goût
de boisé avait la cote : les fameuses notes vanillées, torréfiées, de fruits secs
faisaient un tabac. Un viticulteur qui vinifiait deux cuvées dont l’une sur fûts neufs, était
assuré de son succès dans ce dernier cas, surtout à l’étranger : Le fameux
PARKER ne déclarait-il pas en 2002, « que la seule chose dont la France puisse être fière
en matière de vins était….ses fûts de chêne ! »
Que s’est-il passé ces
dernières années ? Les producteurs ont nettement levé le
pied sur le fût neuf. A titre d’exemple, un Domaine de Beaune est passé de 100 % de fûts
neufs à 30 % aujourd’hui. Il en est de même pour certains Grands Châteaux Bordelais.
En
fait les consommateurs raffolent aujourd’hui de vins expressifs, digestes, faciles à boire.
Ceci
est un constat, et cette évolution me semble profitable pour tout le monde :
-
le viticulteur retrouve
la vérité du fruit des raisins, le vrai travail du vin et en même
temps il répond au marché. Pour autant, le bois est un maté-riau noble, nécessaire à l’évolution
de certains vins, il est révélateur des qualités d’un grand vin, surtout aromatique.
Un élevage en fût apporte davantage de complexité. Mais il faut en user avec sagesse.
-
Les
tonneliers ont également évolué. Si à une époque le fût est passé de
simple contenant à celui d’aromatisant, aujourd’hui ils reviennent à un travail à la
demande, sinon à la carte, afin que les vins s’expriment le plus parfaitement possible. Il n’est
pas rare de trouver 2.3.4 références chez un viticulteur qui va rechercher sinon la perfection,
du moins faire tout sont possible pour s’en rapprocher.
-
Les consommateurs que nous sommes : nous retrouvons
des produits plus dignes de leurs origines : le fruit, les arômes, les parfums du raisin. Nous avons le
choix, selon nos goûts, et
pourrons, si cette tendance se poursuit, redonner notre confiance aux viticulteurs qui
recherchent, en travaillant leur vin avec le boisé des fûts, à sublimer leur produit et
non à faire du business
parce que c’est la mode.
En ce domaine, que la modération accompagne tous les acteurs qui nous offrent
ce merveilleux nectar qu’est
le vin, et nous pourrons, nous aussi le déguster avec modération, mais avec encore plus de plaisir
!
Que cette modeste réflexion ne vous empêche pas de faire de superbes découvertes lors de
vos vacances, boisées ou non, et de faire part de vos coups de cœur au CA !
Rémy