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ÉCHO des pressoirs

 

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L'écho des pressoirs n°245 Février 2018

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Editorial d'Armelle : Diversifier les cépages pour résister au réchauffement

En France, comme dans d’autres pays viticoles, les vendanges démarrent deux à trois semaines plus tôt qu’au début des années 1970. Avec le réchauffement climatique, cette tendance risque de s’accentuer. Une méthode pour remédier à ces récoltes de plus en plus précoces est d’adapter les cultures à la hausse des températures, opter pour des variétés résistantes aux sécheresses, ou, au contraire, aux pluies diluviennes.

Une douzaine de cépages (cabernet sauvignon, chardonnay, merlot, syrah, pinot noir, sauvignon blanc, riesling, muscat blanc, viognier, gewurztraminer, pinot blanc et pinot gris) appelés « variétés internationales », représentent l’immense majorité de celles qui sont exploitées dans le monde. La diversité est très basse aux Etats-Unis avec 70% de surfaces cultivées avec 12 variétés, au Chili 78%, en Nouvelle Zélande 92%, en Australie 84% et en Chine 93%. Par exemple, plus des trois quarts des surfaces cultivées en Chine le sont uniquement avec du Cabernet Sauvignon. (Elizabeth Wolkovich, écologue, Figaro WE 14 janvier 18).

En Europe et en particulier en France, davantage de cépages sont cultivés et chaque hectare est plus varié. Même si une vingtaine de variétés occupent plus de 85% de la surface de tous les vignobles français, près de 300 cépages y sont cultivés. Il y a une forte dynamique en faveur de vieilles variétés, et de nombreux vignerons veulent proposer des vins originaux.

Des bases de données existent avec 10000 variétés de plantes répertoriées (Australie) et, entre autres, 2700 cépages de 54 pays dans la collection Vassal de l’INRA à Montpellier.

Deux raisons ont conduit Elizabeth Wolkovich à s’orienter vers la vigne. D’abord, ces cultures « ont une diversité phénologique remarquable ». Deux différents cépages plantés l’un à côté de l’autre peuvent atteindre leur maturité avec une différence de 5 à 6 semaines. C’est une diversité incroyable et fascinante pour comprendre comment les plantes génétiquement très proches peuvent répondre si différemment au climat. La deuxième raison est que « la viticulture est l’une des plus anciennes à être documentée. Les premiers textes sur le vin de Bourgogne datent du début du XIVème siècle. Par exemple, nous pouvons confirmer que les vendanges actuelles sont les plus précoces depuis 700 ans.

Déjà dans le Bordelais, l’Inra a lancé, il y a 10 ans, le projet Vit Adapt pour tester 52 variétés utilisées dans les pays chauds depuis 6000 ans.

Les chercheurs tentent à présent de répondre à des questions comme : « quel pourcentage de régions serait perdu pour la viticulture si nous ne changeons pas de variétés ? ou : quel pourcentage de la production serait maintenu si nous changeons de variétés et que le réchauffement se poursuit ?

Même si les dérèglements s’accentueront seulement dans trente ou quarante années, ces questions doivent être abordées sans tarder. Il faut une dizaine d’années en France pour faire inscrire une nouvelle variété au catalogue des vins commercialisables- le délai étant plus court en cas d’importation d’un cépage autorisé dans un autre pays.

Et, surtout, les plants de vigne sont cultivés pendant vingt à trente ans.

Le BCBG a encore une longue vie devant lui pour nous faire découvrir de nouveaux cépages et de nouveaux goûts.

Armelle

 

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