BCBG, Bacchus Club des Bons Goûteurs :
ÉCHO des pressoirs

 

Autres numéros : numéro précédent dernier numéro numéro suivant

L'écho des pressoirs n°221 Novembre 2014

Version complète imprimable du numéro 221 (fichier .pdf, nécessite un lecteur compatible, tel que Adobe Reader). Si le téléchargement n'a pas lieu, faites un Ctrl-clic sur le lien, et choisissez télécharger sous...

Editorial de Vincent : le vin, un produit de consommation peu courante

Le vin est bon pour la santé

Il est maintenant bien établi qu'une consommation quotidienne et modérée de vin, surtout de rouge, est bénéfique pour la santé : une étude sur une cohorte de 36.000 personnes, montre qu’une consommation modérée de vin était associée à une nette diminution de la mortalité par hypertension. Le résvératrol, la rutine, la quercétine, ont des effets salutaires sur la fluidité du sang, la contraction des muscles lisses du colon, l'inflammation et l'oxydation de nos cellules, y compris les grises. Je tiens les références de ces études à disposition de ceux que cela intéresse.

Le vin ouvre l'appétit, facilite la digestion des graisses, c'est un diurétique et enfin, « il chasse tristesse, donne joie et liesse » comme écrivait le bon médecin Rabelais.

Il est donc éminemment souhaitable de consommer deux à trois verres par jour durant les repas.

Mais les degrés, ça monte, ça monte !

C'est ainsi que mes parents consommaient leur vin quotidien, en bouteille étoilée, du 10° et parfois du 11°, mais alors ils vitupéraient contre tel ou tel voisin qui prenait du 12°, sans doute pour mieux faire valoir leur modération.

J'ai souvenir de la dégustation (à deux) d'une fillette de Montlouis, dans les années 70, accompagnée d'un petit mâchon de chèvre à dix heures du matin. Titre alcoolique 10,5 %, nous avons donc poursuivi notre randonnée tout ragaillardis.

De nos jours il vous sera très difficile de trouver un bon vin AOP à 11° ou moins. Réchauffement de la planète, disent-ils. En fait les vignerons recherchent cette montée en alcool : rendements affaiblis, récoltes plus tardives de raisins très mûrs, fermentations prolongées font que les vins « de soif » comme le Bourgueil tapent maintenant un 13,5° en moyenne, et les Beaujolais un bon 12,5 ° (réf. le site 1jour1vin).

Enfoncé le Sénéclauze, dont ce dépliant des années trente glorifiait les 12° mûris au soleil d'Algérie, et qui vilipendait la faiblesse des vins ordinaires titrant seulement 8 ou 9° !

seneclauze_12

Ce vendredi, j'ai examiné le rayon des vins rouges en cubitainer de mon supermarché : un seul titrait 11°5, la plupart étaient à 12° ou 13°.

Et les prix ? ça monte, ça monte !

Côté prix c'est aussi l'escalade. J'ai retrouvé d'anciens catalogues de la foire aux vins de Leclerc, et j'en ai fait un comparatif :

tableau

Si on ramène à un taux de variation annuel moyen, ça nous donne 2,47 % pour le Larose Trintaudon, et 3,38 % pour le Poujeaux, assez raisonnables, mais quand même beaucoup mieux que la caisse d'épargne ! Quant au Léoville Poyferré, il s'adjuge un splendide taux moyen de 12,2 % sur les 18 dernières années !!

NB : ceux qui pensent que 12,2 % par an pendant dix-huit ans font 219,6 %, ou que 794 % pendant dix-huit ans font 44 % par an se trompent ; la formule donnant le taux moyen d'augmentation du Léoville Poyferré est la suivante :

formule

Le vin devient un produit « exceptionnel »

En raison des augmentations du degré alcoolique et du prix unitaire de la bouteille, ainsi que du marketing des vignerons et des négociants, le vin tend à devenir un produit associé à la fête, à l'exception, qu'il nous faut déguster avec de plus en plus de modération.

Le vin perd son statut de produit de consommation courante. Faut-il s'en plaindre ? Faut-il s'en réjouir ?

Vincent

nouveau: traduction automatique en 50 langues!!

 

madeonmac

L'abus d'alcool est dangereux pour la santé,
à consommer avec modération.

Webmestre :