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ÉCHO des pressoirs

 

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L'écho des pressoirs n°255 Avril-Mai 2019

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Editorial de Armelle : Vin et réchauffement

Vendanges précoces, nouveaux vignobles, qualité du vin.... Un rapport publié en novembre dernier par l’institut national de la recherche agronomique montre que d’ici à 2050, le réchauffement climatique aura durablement modifié le paysage viticole français. Cultures,cépages, vinification : la filière doit rapidement s’adapter.

Tous les vignobles sont touchés par le réchauffement du climat. « L’équilibre aromatique des vins va s’en trouver modifié ». Si certaines régions se réjouissent d’être bientôt éligibles à la viticulture, d’autres ne préserveront leurs grands crus qu’au prix d’adaptations.

Toute la filière vin se mobilise donc pour imaginer de nouvelles stratégies, tablant avant tout sur l’innovation. D’abord en valorisant la diversité génétique par le choix de porte-greffes combinant une maturité tardive à plus de résistance à la sécheresse, aux maladies et aux températures élevées. Ensuite, en ajustant les processus œnologiques, choix de levures, contrôles des températures, technique de suppression d’alcool ou d’acidification.

La modification des pratiques permettant de protéger le raisin de la chaleur : haies, amendements organiques, paillage, effeuillage plus léger, et l’évolution de l’organisation géographique : cépages relocalisés selon la nature des sols, la pente, l’altitude ou l’exposition, seront autant de leviers incontournables. Le réchauffement modifie déjà les cycles de la vie : La hausse des températures accélère le développement de la vigne. Débourrement, floraison et véraison (maturation) sont plus précoces dans toutes les régions viticoles. Plus 3 jours à Bordeaux, plus 6 jours à Colmar.

Les vendanges s’effectuent de plus en plus tôt. Quinze jours à Saint Emilion et dans la vallée du Rhône, vingt-six jours en Alsace. Soit deux semaines plus tôt en moyenne qu’en 1980. Or, ces récoltes précoces ne sont pas sans conséquences sur l’altération des composés aromatiques des baies. Pour retrouver un peu de fraîcheur, les vendanges de nuit pourraient devenir la norme.

Les vins sont plus alcoolisés : depuis trente ans, l’écart se creuse entre l’accumulation des sucres et la maturité phénolique, maturité des parties solides du raisin (pépins, pellicules) qui produisent les anthocyanes et les tanins responsables de la structure et de la couleur. Résultat,les vins sont de plus en plus alcoolisés et de moins en moins acides. Bordeaux : +2.7° et Languedoc : +3°.

Les changements climatiques parfois bénéfiques sont plus souvent néfastes. La qualité finale des vins dépend d’interactions complexes entre les différents paramètres du climat, variables à l’échelle de chaque cépage et de chaque région. L’augmentation du CO2 est favorable à la production végétale, la sécheresse engendre des besoins accrus en eau, les vagues de chaleur provoquent d’éventuelles brûlures des baies. Sans parler des évènements froids, des cyclones ou des orages de grêles.

En 2050, presque toute la France pourra produire du vin. Avec une augmentation de la température pouvant atteindre, dans les pires scénarios, jusqu’à 5.3°C en moyenne d’ici la fin du siècle, presque toute la France pourrait bientôt être éligible à la viticulture comme tout le nord de la France.

Dans les années à venir, nous allons devoir suivre cette évolution et découvrir de nouveaux vins, de nouvelles implantations de cépages, de nouveaux arômes.

Armelle

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