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ÉCHO des pressoirs

 

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L'écho des pressoirs n°253 Février 2019

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Editorial de Jean-Louis : Faut-il limiter l'usage du cuivre en viticulture ?

La dernière proposition européenne sur la table de limiter la dose de cuivre à 4 kg/ha par an a mis la filière biologique en émoi. Comme le cuivre est le principal antifongique autorisé en agriculture biologique, une enquête réalisée par la Confédération Européenne des Vignerons de France et les Vignerons Indépendants a abouti à la conclusion qu’une telle limitation ferait perdre plus de la moitié des surfaces bios à la France en 2018. Cette année fut en effet une année de forte pression du mildiou puisque 57,8 % des vignerons interrogés ont utilisé plus de 4 kg/ha de cuivre (et même lors d’une année de faible pression comme en 2017, 10,3 % des vignerons avaient utilisé un dosage supérieur à 4 kg/ha).

La proposition européenne se fonde sur le fait que, malgré le nom très rassurant de sa principale dénomination (à savoir la fameuse « bouillie bordelaise ») et le côté rassurant que lui confère son agrément par l’agriculture biologique, le cuivre n’est pas anodin. Non seulement il appauvrit la teneur des baies en levures et bactéries indigènes (augmentant d’autant la nécessité de recourir à des levures et bactéries industrielles), mais il agit aussi sur le moût comme un catalyseur d’oxydation pouvant, entre autres conséquences, affecter les précurseurs d’arômes du vin. A l’échelle d’une vendange, le mieux qu’il puisse arriver est certes que la pluie lessive le cuivre avant que le raisin ne soit récolté, mais à plus long terme, les conséquences peuvent en être pires encore car un excès de cuivre dans les sols via les eaux de pluie tend à stériliser ces derniers.

Le problème est que, pour l’instant il n’existe encore aucune solution alternative au cuivre qui soit plus saine et aussi efficace. Dès lors, il serait assez paradoxal que, à vouloir être encore plus sain que le bio, ce soit précisément la filière biologique qui en soit la première victime ! Il reste donc à espérer que, pour le cuivre comme pour les sulfites, un compromis raisonnable et consensuel soit trouvé afin que le mieux ne devienne pas l’ennemi du bien, et que nous puissions continuer à nous régaler de vins combinant toujours plus étroitement saveur et innocuité.

Jean-Louis

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